mercredi 9 janvier 2008

La démocratie selon la direction du PS : l'irresponsabilité devant les électeurs


Nous n’irons pas à Versailles. Un référendum a rejeté le traité précédent. Un nouveau texte a été préparé. Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire
, a annoncé mardi le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.

Une majorité des 3/5 des parlementaires présents au congrès réunissant l’ensemble des députés et sénateurs le 4 février à Versailles sera nécessaire à Sarkozy pour faire adopter la révision de la constitution lui permettant de faire adopter son « minitraité » de Lisbonne par le parlement. En boycottant le congrès, les députés et sénateurs socialistes adopteraient l’attitude courageuse d’un Ponce-Pilate face au déni démocratique absolu que constituerait l’adoption par les parlementaires d’un traité reprenant l’intégralité des dispositions de la constitution européenne rejetée par les citoyens français lors du référendum du 29 mai 2005. Ils se feraient ainsi les complices du coup d’État constitutionnel qui se prépare et placerait la décision présidentielle au-dessus de l’expression de la souveraineté populaire.

Le fondement d’une démocratie représentative est, à moins que je n’aie rien compris, l’expression de la souveraineté du peuple par l’élection libre de ses représentants afin que ceux-ci légifèrent ou gouvernent en son nom. Ils sont alors responsables devant lui des décisions qu’ils prennent. En refusant de participer à Versailles au congrès les parlementaires socialistes voteraient de fait pour l’adoption parlementaire du « minitraité » en essayant de faire croire qu’ils refusent de prendre à son adoption. Ce faisant ils prendraient une décision contraire à la volonté de leurs électeurs, les 2/3 des électeurs de gauche ont voté contre le traité constitutionnel européen, en essayant d’escamoter leur responsabilité.

Ce serait une manière de nous témoigner ouvertement leur plus grand mépris en nous prenant, osons le dire, pour des cons.

Notre député, le socialise Germinal Peiro a fait campagne en 2005 pour le non au référendum mettant sa position à l’unisson de celle de ses électeurs. J’espère qu’en cohérence avec sa position d’alors il adoptera la seule attitude soutenable pour un démocrate : aller à Versailles et voter contre la modification constitutionnelle qui permettrait à Sarkozy et à l’UMP de s’asseoir sur la souveraineté populaire.

À ce jour son nom n’apparait toujours pas sur la liste des parlementaires s’engageant à respecter la volonté de leurs électeurs.

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