vendredi 22 février 2008

Immigré sans papiers, mon frère


J’aurais pu naître n’importe où, je n’ai choisi ni l’heure, ni l’endroit.

Quand j’entends Hortefeux, ministre des expulsions et de l’indignité nationale annoncer que des quotas de « reconduites aux frontières » sont mis en place et que l’ensemble des forces de police et de gendarmerie du territoire sont mobilisées sur cet objectif prioritaire j’ai tout d’abord le sentiment d’une immense honte.

Honte car ces images d’arrestation d’enfants, de femmes et d’hommes par les forces de l’ordre me renvoient, même si je sais que les temps ont changé et que ça n’est pas la même chose, l’image d’autres « rafles » d’enfants, de femmes et d’hommes par les mêmes forces d’un « ordre » qui se disait alors nouveau. Honte, car je me dis que les leçons de l’histoire semblent ne servir à rien et qu’il suffit de remplacer le juif par l’arabe ou le noir ou le chinois sans papier pour obtenir le même résultat et trouver un bouc émissaire à tous les malheurs du « bon » peuple (le chômage, le déficit des régimes sociaux, la baisse du pouvoir d’achat...) pour que la haute bourgeoisie puisse continuer sans soucis à mettre la nation en coupe réglée et à se rouler dans le luxe le plus éhonté. Honte, car on sait où commence la politique du bouc émissaire, mais qu’on ne sait jamais à quels torrents d’abjections elle peut nous mener.

J’ai honte et je pense alors à tous ces jeunes rencontrés au cours de mes périples au Maroc et qui ne voyaient d’autre perspective d’avenir que tenter sa chance clandestin en Europe. On a souvent l’image de ces bateaux surchargés abandonnés à la folie des courants de Gibraltar mais imagine-t-on ce qu’il faut de courage et de désespoir pour tenter pareille aventure ?
Au-delà de la réalité tragique de ces naufragés africains, l’immigration illégale est d’abord et avant tout un formidable trafic humain avec ses filières, ses caïds, ses victimes et ses bénéficiaires. Pour 3000 euros on vend au Maroc un contrat de travail de 3 mois qui permet d’obtenir un visa d’autant à l’issue duquel il est possible de tenter sa chance. Imagine--on le profit que fait l’esclavagiste qui fait venir de la main d’oeuvre travailler dans ses vergers ou sur ses chantiers en lui faisant payer comme rêve une somme supérieure à celle qu’il lui versera pour le travail réalisé ?
Conscient que le gouvernement de Sarkozy et de l’UMP n’œuvre pas pour l’intérêt national mais pour les intérêts particuliers de la grande bourgeoisie, on est en droit de se demander alors ce que cache la politique de quotas du sinistre Hortefeux.

Le nombre de clandestins est par essence difficile à évaluer, le Bureau International du Travail l’estime à un minimum de 400 000. Le nombre de 25 000 expulsions ne peut sérieusement apparaître comme une volonté d’en finir avec l’immigration illégale. Tout d’abord parce qu’en imaginant que le flux d’immigrants se tarisse il faudrait un minimum de 16 ans pour renvoyer dans leur pays d’origine tous les clandestins, et ensuite parce qu’il faut être complètement naïf pour croire qu’on puisse stopper ces flux poussés par la misère sans réduire considérablement l’écart de richesse et de développement qui nous sépare des pays du sud. Ce dont on ne prend absolument pas le chemin.

Dès lors quel sens peut bien avoir la politique gouvernementale autre qu’augmenter la pression sur les sans-papiers afin de les faire vivre toujours plus dans la peur, de les précariser toujours davantage et d’aggraver leurs conditions d’exploitation pour le plus grand profit de ceux qui les emploient, mais aussi pour faire pression sur les conditions de travail et les revenus de l’ensemble des salariés. En les désignant comme boucs émissaires et victimes les plus fragiles de sa politique de destruction des libertés publiques, le gouvernement UMP de Sarkozy indique à l’ensemble de la population que le développement d’une solidarité active avec les immigrants illégaux est une question centrale dans la résistance qu’elle a à lui mener.

Le monde du travail a tout à perdre à se laisser diviser en tranches, et le slogan qui clos le manifeste du parti communiste de 1848 n’a rien perdu de sa brûlante actualité : « prolétaires de tous les pays unissez-vous ».

lundi 18 février 2008

Laïcité et société libérale

Depuis plusieurs mois, Nicolas SARKOZY intervient dans le domaine religieux. C’est une première dans l’histoire de la France depuis 1905. La laïcité est un des socles de la République et le président en est le garant.

La religion est du strict domaine privé. En agissant ainsi, il prend le risque de réveiller des réflexes communautaires qui peuvent mettre en danger la paix sociale

Alors pourquoi de telles déclarations ?

Nicolas SARKOZY a été élu pour satisfaire les besoins de sa caste. Patrons du CAC 40, et autres grands financiers et industriels représentent environ 10% de la population. Les intérêts de cette classe sont en totale opposition avec ceux des 90% restants. En aucun cas, il ne pourra les satisfaire.

Alors, il fait appel à la religion, l’espoir donné par la religion serait plus solide que l’espoir social. Tout est dit : « Bienheureux, les pauvres….alors que nous nous remplissons les poches !!! »

Personne n’est dupe. Il n’y a pas d’erreur de casting, mais volonté d’envoyer les gens dans les églises pour « retrouver » l’espoir.

La modernité de SARKOZY, c’est le retour au Moyen Age et à l’obscurantisme !

dimanche 17 février 2008

Stop à la mystification

Il est savoureux d’entendre Jean Jacques DE PERETTI déclarer, lors de la présentation de sa liste que les élections municipales ne sont pas politiques. Le débat, d’après lui, est dépassé, éculé ! C’est oublier un peu vite que c’est Nicolas SARKOZY, lui même, repris par Patrick DEVIDJAN, secrétaire national de l’UMP, qui a proclamé que les échéances électorales de mars était un test politique très important pour le gouvernement.

Il faut arrêter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Toutes les élections sont politiques. Au soir du deuxième tour, si le Maire de Sarlat est toujours le même, la ville sera classée dans les villes UMP, quoiqu’en dise Monsieur DE PERETTI.

Il ne faut pas oublier, non plus, qu’en septembre 2008, se dérouleront les élections territoriales. Les délégués des conseils municipaux désignés par un maire UMP voteront pour des sénateurs UMP et enverront ainsi au Sénat une majorité qui soutiendra la politique de régression sociale actuelle.

Les sarladais ont montré, en 2007, qu’ils ne voulaient pas de ces choix. Il faut qu’ils confirment leur vote en 2008. Ils doivent montrer qu’ils refusent le grand bond en arrière qualifié de « modernité » mis en œuvre par le couple UMP-MEDEF.

  • Est-ce moderne de permettre le travail de nuit des enfants dès 15 ans ?

  • Est-ce moderne d’obliger les gens à travailler le dimanche, à vendre leurs jours de vacances pour espérer gagner plus, car les augmentations sont exclues (malgré les 96 milliards d’euros de bénéfice des entreprises du CAC 40) ?

  • Est-ce moderne de travailler jusqu’à 48 heures par semaine (normes européennes) pendant 42 ans voire 45 ans pour toucher une retraite moins conséquente ?

  • Est-ce moderne de signer des contrats de travail sans aucune garantie ?

  • Est-ce moderne de réduire les prestations de Sécurité Sociale (franchises, déremboursements) pour pousser les gens vers des assurances privées dont les prélèvements réduiront à néant les majorations de gains obtenues en travaillant plus ?

  • Est-ce moderne d’inciter les français à retrouver le chemin des Eglises pour espérer des jours meilleurs ?

Par leur vote en faveur de la liste de la gauche unie, les sarladais montreront qu’ils ne sont pas dupe de cette mystification. Ils montreront qu’ils veulent un véritable changement au niveau local et un arrêt de cette politique rétrograde au niveau national.

mardi 12 février 2008

Le coup de force de Versailles


Ce lundi 4 février 2008, l’histoire retiendra que le parlement réuni à Versailles a signé la mise à mort de la démocratie française.

Dés lors que des parlementaires bafouent la volonté du peuple souverain, exprimée lors d’un référendum, ils vident la démocratie de sa substance et la transforment en une chose purement formelle.

Cette forfaiture est une bombe à retardement, et les forces politiques qui s’en sont rendues coupables auront un jour à rendre des comptes à la Nation tout entière.

C’est à l’idée même de Europe qu’ils viennent de porter un coup fatal, cette Europe qui sera vouée à l’échec si on s’acharne à la construire sans les citoyens voire contre eux.

Mais si par hasard ces « représentants » du peuple s’imaginaient qu’il suffirait d’étouffer la volonté populaire pour parvenir à faire taire l’exigence de changement, ils se trompent lourdement.

Désormais, l’heure est au rassemblent et à la contre offensive, à la création d’un front le plus large possible de toutes les forces citoyennes, politiques, associatives, syndicales, pour remettre la construction européenne sur d’autres bases que celles de la libre circulation des capitaux et de la concurrence libre et non faussée qui demeure le credo du traité de Lisbonne comme l’était celui de la défunte constitution européenne.

Et si finalement, ce 4 février 2008 était le point de départ d’une nouvelle alternative à gauche ?